GéCé

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SAINT HILAIRE DU TOUVET

                                                                                                             1929

 

 

Saint Hilaire du Touvet se situe à 25 kms de Grenoble, en Chartreuse en dessous de la dent de Crolles

 

 

                      

 

Le village est connu parce qu'il a hébergé depuis 1900 des sanatoriums devenus ensuite des centres de convalescence. 

 

Le sanatorium est basé sur :

  1. le traitement par la cure d'air, de lumière et de soleil.
    Le paysage nature (mer, forêt, montagne..) et l'éloignement de la pollution des villes et des industries étaient aussi supposés contribuer à un retour à la santé. Le bâtiment doit donc être adapté à l'entrée du soleil et du grand air.
  2. l'isolement des tuberculeux contagieux.
    La promiscuité étant un facteur de contagion, les sanatoriums sont souvent très vastes et conçus de manière à y faciliter l'hygiène. L'isolement avait aussi pour fonction de préserver les tuberculeux des sollicitations d'une vie sociale considérée comme source de fatigue ; le sanatorium se devait d'être un lieu de repos 
 

                       

 

 

Mon père a été hospitalisé à Rocheplane après le décès de ma mère alors qu'il était atteint de tuberculose, vers 1975. Il y est resté presque un an.

C'était la première fois qu'il quittait Saint Chamond depuis une cure à Vichy dans les années 40 !

Lui, le solitaire s'est plutôt bien habitué à la vie en communauté. Aimant la marche à pied, il n'a cessé d'explorer les environs lorsque le temps le permettait.

Il s'est créé des relations sociales. L'établissement accueillait à la fois des personnes ayant besoin de repos avant de réintégrer leur milieu familial et des "déclassés" dont la prise en charge relevait autant du caractère social que sanitaire.                                                        

 

L'un de ses rendez-vous réguliers consistait dans la participation à la messe. Un aumonier était présent en permanence et ils parlaient souvent ensemble. Après son retour à domicile, il m'avait demandé de "donner le bonjour" au prêtre si j'en avais l'occasion. Je me suis rendu à Rocheplane. Malgré ma description et l'évocation de son nom le religieux ne s'est pas souvenu de mon père. J'en ai éprouvé de l'amertume et je m'en suis tenu à un pieux mensonge familial.    

          

 

Autre souvenir, un malade tuberculeux originaire de la région stéphanoise - ce qui l'avait rapproché de mon père- sombrait dans la dépression parce que profitant de sa maladie sa femme avait déménagé avec ses enfants. Il ignorait complètement où ils se trouvaient. Evidemment en faisant des recherches il aurait pu obtenir une réponse mais isolé dans sa montagne il subissait. Derrière combien de portes de chambres se dissimulaient des drames humains ?

 

 

                          

 

                                  Visite conjugale à mon père à Saint Hilaire

 

 

 

 Depuis 2008/2009 les établissements de soins sont fermés (sous prétexte de risques d'avalanches et de présence d'amiante)

Les lieux sont à l'abandon, vandalisés et saccagés

 

                                                            L'établissement dégradé



07/07/2011
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