JOURNAL 14-18 22° REGIMENT D'INFANTERIE

Comme pour COURBON Jean Baptiste j'ai retrouvé le Journal de régiment concernant le frère de ma mère RICHARD Jean-Marie.

Un jeune agriculteur quitte son village le 3 aout et le 15 il se trouve déjà confronté à l'attaque de tranchées allemandes; les attaques et contre-attaques sont incessantes y compris de nuit.

De la tranquillité de la ferme familiale au fracas des obus...

2 au 5 AOUT

Première journée de mobilisation; 2 août 1914

Le 2 août à 8h départ du camp de Sathonay pour gagner Bourgoin

Du 2 au 5: Exécution des opérations de mobilisation à Bourgoin

DU 6 au 9 AOUT

Le régiment est mis en route sur Epinal en 3 éléments de transport. Le corps voyage en chemin de fer.

Après avoir gagné Epinal comme gite intermédiaire le régiment gagne ses cantonnements à Jarmenil et Eloyes

10 AOUT

Le régiment reçoit l'ordre de partir le plus tôt possible et se met en route immédiatement vers Docelles, Deycimon , Lepange-Laval

20h30: Le régiment reçoit l'ordre de cantonner à Laval qu'il atteint à 22 h

23h45: Le régiment reçoit l'ordre télégraphique de reprendre la marche

11 AOUT

01h45: Réception de l'ordre d'opération de se porter vers...

7h: Le régiment stationne dans la région indiquée et s'installe à Taintrux, Chevry, Basse Fosse

13 AOUT

Départ de Taintrux à 02 h. Marche sur Provenchères

Le 1° et lez 2° bataillon se portent sur le col d'Urbeis

Le 3° marche sur le col de la Hingrie

Les cols sont enlevés. Ces points étaient tenus par des détachements du 8° chasseur allemand

16 AOUT

Continuation de l'offensive sur Villé

Bivouac dans les bois au nord(ouest de Grube )

Le détachement Justin s'installe à la tombée de la nuit à Grube en cantonnement d'alerte.

18 AOUT

Continuation de l'offensive sans la région de Villé (Weiler)

Le lieutenant-colonel Angely attaque les hauteurs de Lach et Bassenberg

Le colonel Bulot attaque par les pentes nord de la cote 623 l'éperon de Rotrain et détache une compagnie sur le col de Froide Fontaine. Départ 01h30. Le détachement Justin touché par l'ordre se met en route immédiatement.

Ordre secret à la 3° compagnie et à 2 sections du génie de faire sauter le pont de chemin de fer de Sellestadt. Plusieurs batteries allemandes vers Triembach et Saint Moritz cannonent la colonne Angely qui se déploie face au nord est. Le régiment est progressivement engagé pour contrer une très forte attaque allemande. A 16h l'ennemi en forces très supérieures menace la ligne de retraite. Le commandant Justin et la 11° compagnie arrêtent par le feu la marche de 3 compagnies de chasseurs allemands. A 19h le colonel ordonne le repli sur Sainte Croix aux Mines. L'ennemi perd le contact dans les bois et n'inquiète pas le repli.

21 AOUT

Stationnement sur les mêmes emplacements dont la mise en état de défense est poursuivie.

22 AOUT

A 20h le détachement Justin reçoit l'ordre de reprendre le col de Sainte Marie.

23 AOUT

L'opération réussit presque sans coup férir. Mais en raison du retard de l'attaque venue de Wissenbach et d'une contre-attaque allemande survenue avant que la position ait pu être occupée méthodiquement, le détachement est forcé de se replier sur Colroy la Grande où il cantonne...

24 AOUT

Le 370° ayant évacué vers 1 heure les positions qu'il occupait au Col d'Urbeis, de la Hingrie et de Ralène l'ennemi prononce une forte attaque sur le col d'Urbeis...

25 AOUT

Attaque allemande sur tout le front

26 AOUT

Le détachement Justin quitte Saint Dié vers 07h. A 22h la 10° compagnie repousse une attaque de nuit allemande...

27 AOUT

Détachement Bulot. A 04h30 le détachement Bulot occupe défensivement la croupe de la Goutte en liaison à gauche avec le 30° qui tient le col.

A 10h soumis au feu de l'artillerie lourde placée au nord est de Saint Dié, le détachement Bulot se replie sur Marjelay. Il passe la Meurthe à la Pêcherie à 13h, traverse les bois de la Madeleine et se place en cantonnement d'alerte à Rougiville.

Détachement Justin. Le 1° bataillon est attaqué à 05h entre Hurbache et Les Barraques. Il doit reculer en couvrant les ponts de Saint Michel. Le 2° bataillon se maintient à sa droite vers Basse Fosse.

Les 2 divisions ayant franchi la Meurthe vers 12h, le détachement reçoit à 17h l'ordre de retraite sur les hauteurs de la rive gauche de la Meurthe. Il éxécute une marche de nuit par le col du Haut du Bois

28 AOUT

Détachement Bulot. Séjour à Rougiville. Reconstruction de diverses fractions du régiment égarées pendant la nuit du 27 et qui rallient Rougiville

29 AOUT

Le régiment est posté à 03h30 sur le col d'Anszel...

2 SEPTEMBRE

Le régiment doit se porter sur Rougiville. Exécution commencée. Ordre de récupérer les positions de la veille

Détachement Justin. Vers 05h la 3° compagnie est dirigée sur le bois de Pierre Percée pour ravitailler la 10° compagnie. Au cours d'un très vif engagement la 10° et une partie de la 3° sont entourées. La 10° disparait avec 2 officiers et 170 hommes. Quelques hommes de la 3° réussissent à gagner la Croix du Rendez-vous où ils se joignent à la 11° compagnie du détachement Bulot

3 SEPTEMBRE

... Le détachement Justin relève le 99° aux tranchées et reste au contact de l'ennemi

4 SEPTEMBRE

... Une attaque de nuit allemande déborde la gauche des 1° et 2° compagnie qui se reportent en arrière vers la cote 450 où elles s'établissent à 21h

5 SEPTEMBRE

Détachement Bulot... A 14h bombardement ennemi. Des coups tombent sur le poste de secours..

...Le détachement ne peut reprendre pied au Haut Jacques qui a été occupé par l'ennemi....

...Dans la nuit le sommet de Pierre de Laitre qui était aux allemands est repris vers 01h.

6 SEPTEMBRE

Détachement Bulot. Le capitaine Anginieux grièvement blessé est remplacé par le capitaine Mounier. Une attaque tentée vers 17h ne réussit pas

Commandant Anginieux tué

Détachement Mounier. A 16h30 il prend contact à la Croix du Rendez vous avec les postes avancés de l'ennemi qu'il refoule. Il bivouaque au contact devant les tranchées ennemies à environ 900 mètres au Nord du Col

Détachement Justin... Vif engagement de nuit à la Cense de Grandrupt qui reste aux allemands qui progressent vers Taintrux. Leur marche est arrêtée par une compagnie du 11° chasseurs

7 SEPTEMBRE

Détachement Bulot... A 09h forcé d'abandonner la Croix Idoux, se replie sur Blanchefontaine. Menacé à revers, le détachement se replie sur la maison forestière

Détachement Justin. La Cense de Grandrupt tombe aux mains des Allemands...Traversée de la plaine de Rougiville par infiltration sous un feu d'artillerie très violent.

8 SEPTEMBRE

Détachement Mounier. Attaque le Haut Jacques par le nord ouest...Progression jusqu'à 50 mètres des tranchées ennemies...

Repli sur les emplacements de la veille.

10 SEPTEMBRE

Détachement Mounier. Envoie une reconnaissance pour déterminer les positions allemandes entre le Haut Jacques et la Croix du Rendez-vous. Cette reconnaissance fait connaitre que les Allemands ont renforcé leurs travaux de défense et que des tranchées fortes éxistent. L'attaque est prête à partir quand le commandant Mounier reçoit l'ordre de surseoir à l'attaque jusqu'à 16h45 en raison du retard de l'artillerie.

16h45. Reprise de l'attaque dans les mêmes conditions que la veille. Elle échoue pour les mêmes causes.

11 SEPTEMBRE

Détachement Bulot. Reçoit à 13h un ordre d'attaque sur le Keinberg et la Cense de Grandrupt...

Le Keinberg n'étant plus occupé le régiment vers Basse Fosse où il cantonne.

12 SEPTEMBRE

Le colonel Bulot est détaché au commandement de la 82° brigade. Le commandant Marty du 14° chasseurs prend le commandement du régiment.

Départ à 06h pour Saint Dié

13 SEPTEMBRE

Richard Jean Marie est déclaré tué à l'ennemi ce dimanche 13 Septembre.

Le journal du régiment ne fait apparaitre aucun combat.

Soit la date du décès est inexacte soit - et c'est le plus probable - il a été blessé antérieurement lors d'affrontements et est mort le 13 septembre sur le lieu où il était soigné

Gino Severini (1915)

Après les ambulances de campagne et les postes de premier secours, les blessés sont évacués vers l'arrière dans des trains aménagés à cet effet vers les hôpitaux loin du front, là où il est possible de les soigner. Le thème apparaît très tôt dans les hebdomadaires, clichés ou dessins des haltes dans des gares où des infirmières bénévoles abreuvent et pansent les malades. De ces illustrations, Severini ne conserve guère que la figure de l'infirmière vêtue de blanc et compose une synthèse plastique d'éléments, signaux ferroviaires, fumées de la locomotive, gares traversées, drapeau et croix rouge.