GUERRE ALGERIE
La guerre d'Algérie est un conflit qui s'est déroulé principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, mais avec également des répercussions en France métropolitaine, de 1954 à 1962. Il a opposé les autorités et l'armée françaises à des indépendantistes algériens, principalement réunis sous la bannière du FLN (Front Libération Nationale)
La guerre d'Algérie entraîne de graves crises politiques jusqu'en France métropolitaine, avec pour conséquences le retour au pouvoir du Général De Gaulle et la chute de la Quatrième République remplacée par la Cinquième. Après avoir donné du temps à l'armée pour qu'elle utilise tous les moyens à sa disposition pour écraser définitivement l'insurrection , De Gaulle penche finalement pour l'indépendance en tant que seule issue possible au conflit, ce qui conduit une fraction de l'armée française à se rebeller et entrer en opposition ouverte avec le pouvoir. Le conflit débouche, après les Accords d'Evian du 18 mars 1862 sur l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet de la même année, et entraîne l'exode de la population des Européens d'Algérie, dit Pieds Noirs
Entre 1,7 et 2 millions de soldats français - les appelés- feront leur service militaire en Algérie.La durée initiale de 18 mois à l’origine a été prolongée de 24 à 27 mois. 13000 d'entre eux furent tués durant le conflit
Trois semaines avant ma naissance a débuté la Guerre d'Indochine; elle s'est terminée en 1954. La guerre d'Algérie a suivi. C'était l'époque où les pays colonisés se révoltaient pour obtenir leur indépendance. De ma naissance à mes 15 ans, la France a toujours été en guerre mais pas sur le territoire métropolitain
Je ne me suis jamais intéressé à la guerre d'Algérie. Il ne me serait même pas venu à l'esprit d'y consacrer spontanément un article. C'est en écrivant ce blog que j'ai pris conscience qu'elle avait marqué mon enfance. Les "évènements" se passaient au loin mais tous les français étaient concernés. Il y avait un important débat politique et l'Algérie étant un département français, les dissensions conduisaient à une guerre civile. Cet aspect politique m'a évidemment complètement échappé à l'époque. La principale préoccupation au quotidien concernait le sort des soldats. La plupart des familles avait un de ses proches "là-bas" et les combats étaient meurtriers.
Ma mère se faisait beaucoup de soucis pour Jean, le fils de son frère. Il n'avait guère quitté la ferme familiale à Bourg Argental et se retrouvait brusquement combattant dans le bled. Lors d'un spectacle de variétés auquel nous assistions au Jardin des Plantes un artiste présentait un numéro de divination. Les spectateurs posaient des questions et ma mère avait été tenté de l'interroger sur son neveu. Sa timidité pour s'exprimer devant la foule l'en avait empêché (et peut-être aussi le sentiment de ridicule).
Jean est rentré sain et sauf. Il est devenu maçon. J'ai en tête deux épisodes le concernant. Lors de ma Communion, il m'avait offert un stylo encre. Mais comme un autre membre de la famille m'en avait donné un en premier, il avait attendu la fin du repas pour m'offrir son cadeau, presque clandestinement. Il était tout gêné et d'une extraordinaire gentillesse. Je me demande comment il a pu vivre ses années algériennes! Une des réponses peut se trouver dans le déroulement ultérieur de son existence: il a eu des difficultés, a eu plusieurs accidents et est décédé en 1997.
L'autre fait concerne la moto. Il en était passionné et c'est lui qui m'a fait faire ma première virée. Il roulait très vite. J'étais à la fois ravi et...mort de trouille.
Le seul évènement traumatisant me concernant lié à la guerre d'Algérie a été une fusillade, rue de la République, à une cinquantaine de mètre du magasin. Une traction Citroën noire circulait dans la rue. Elle a ralenti et un passager a tiré des coups de revolver sur un passant algérien qui s'est écroulé sur le sol. Ca c'est passé en un instant. Tous les passants ont eu peur. J'étais présent et je me suis aussitôt précipité dans l'appartement
Il s'agissait de la lutte entre partisans du FLN et harkis.
Pendant plusieurs mois j'ai eu peur des armes y compris lorsque j'en voyais dans un journal. J'ai aussi eu des cauchemars qui se sont estompés avec le temps.