LA 2° GUERRE MONDIALE
Je suis né dans la période dite d'après-guerre.
Il en restait des vestiges. J'ai notamment en mémoire les vitres des fenêtres qui gardaient des traces de peinture dont elles avaient été recouvertes. Il s'agissait de l'application de mesures de défense passive imposées par les allemands, permettant de filtrer la lumière afin d éviter le repérage par "les avions ennemis". Je me souviens aussi de caves dont on me disait qu'elles avaient servi d'abris souterrains.
A ma connaissance la région stéphanoise n'a été bombardée qu'à une seule occasion: le 26 mai 1944 par l'armée américaine
Le 26 mai 1944, à 10 heures, les sirènes sonnent l’alerte. A 10 heures 17, les vrombissements des avions retentissent et les premières bombes commencent à tomber sur la ville. C’est la panique et l’horreur, un déluge de fer et de feu. Des centaines d’incendies s’allument. Pendant 18 minutes sans interruption, entre 1500 et 2000 bombes de 220 kg chacune tombent principalement sur les quartiers de Chateaucreux, du Soleil, de Tardy, de la Montat et de Saint-François.
A 10 heures 35, le bombardement est terminé puis à 11 heures les sirènes sonnent la fin de l’alerte. Les dégâts sont très importants. Un premier rapport officiel mentionne 839 tués. Le 17 juillet le bilan est révisé à la hausse : 925 morts (dont 99 enfants de 0 à 12 ans), 1400 blessés, 22500 sinistrés et 250 immeubles entièrement détruits. De récents travaux universitaires ont établi les statistiques suivantes : 987 tués (dont 127 non identifiés), auxquels il faut ajouter 17 tués de communes avoisinantes.
RESISTANCE ET COLLABORATION
C'est un sujet que je n'ai jamais abordé avec mes parents. Je le regrette parce que j'aurais aimé savoir comment ils avaient appréhendé la période de guerre. Ce n'était pas un sujet tabou mais ça ne m'intéressait pas particulièrement.
Je sais seulement qu'ils n'ont pas trop souffert des restrictions connaissant beaucoup d'agriculteurs auprès de qui ils se ravitaillaient. De plus mon père avait son jardin et il élevait des lapins.
Quelle était leur vision politique? Nul doute qu'ils n'aient été pétainistes au départ comme la majorité du peuple français. Mais après?
Je suppose qu'ils sont demeurés dans l'expectative, s'efforçant de survivre sans faire de vagues, sans collaborer ni soutenir la résistance.
Dommage que je ne puisse en savoir plus.
Ca parait tellement lointain maintenant et pourtant cela a correspondu à leur vie quotidienne pendant cinq ans
Le voyage officiel du Maréchal Pétain, chef de l’État Français dans la Loire et la Haute-Loire les 1er et 2 mars 1941 est passé par Saint-Chamond.
Le Nouvelliste de Lyon rapporte qu'aux Aciéries de la Marine de Saint-Chamond, dans le grand hall de l’usine tout le personnel rassemblé fait une ovation enthousiaste au Maréchal et entonne une vibrante Marseillaise.
C'est Antoine Pinay qui accompagne le Maréchal Pétain à Saint-Chamond. Sénateur de la Loire depuis 1938, Antoine Pinay vote le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs à Pétain.
"Après l’armistice de juin 1940, la Loire se trouve en zone non occupée, non loin de la petite capitale politique de l’Etat français, Vichy. Pour la majorité des Ligériens, la vie quotidienne se traduit alors par des difficultés de plus en plus grandes pour trouver du travail ou se nourrir. Au-delà des aspects économiques les populations foréziennes acceptent bon gré mal gré le régime pétainiste dont le caractère conservateur convient à beaucoup. Toutefois, l’engrenage de la collaboration, l’Occupation à partir de novembre 1942 et la mondialisation du conflit font évoluer voire basculer nombre d’indécis. Des résistances se font jour, souvent très tôt dans les grandes villes, comme à Saint-Etienne ou à Roanne, mais aussi dans de petites cités et certaines zones rurales. Cette résistance a pour adversaires les forces d’occupation mais aussi les collaborateurs et agents de l’Etat français dans le cadre d’une terrible guerre civile."